Les erreurs de mesures attachées aux descripteurs piscicoles en plans d’eau, issus des échantillonnages par filet maillant et par échosondage

Ce travail se place dans l’objectif de l’UR RIPE du Cemagref de Montpellier de fournir des outils permettant l’application de la Directive-Cadre Européenne sur l’Eau (DCEE) aux plans d’eau. Treize campagnes d’échantillonnages avec filets maillants et échosondeur (SIMRAD 70 kHz faisceau partagé) ont été organisées entre 1997 et 2001 sur 6 retenues artificielles du sud de la France (superficie variant de 40 à 1050 ha). Trois de ces 6 retenues ont été, après échantillonnages, entièrement vidées avec inventaire complet des poissons lors de la vidange. Pour chaque échantillonnage, trois réplicats ont été respectés. Les données récoltées lors de ces réplicats ont été traitées pour permettre l’édition de dix descripteurs du peuplement piscicole décrivant sa composition taxonomique, sa structure en taille ou en poids et sa biomasse totale. Les différentes analyses des résultats ont permis d’obtenir une évaluation des erreurs de fidélité (écarts inter-réplicats), de justesse (écarts échantillonnage-vidange), et de la sensibilité (aptitude à déceler un changement minimal dans le peuplement) de chacun des dix descripteurs. Ces analyses ont montré que la fidélité correcte des descripteurs de type taxonomique autorise leur utilisation pour les comparaisons inter-saisonnales sur un même site. En revanche, leur faible qualité de justesse (particulièrement pour le descripteur « abondance spécifique relative numérique ») peut rendre inopportun leur emploi dans des comparaisons inter-sites. En ce qui concerne les descripteurs de type « structure en taille ou en poids » du peuplement, ils témoignent, à l’inverse des précédents, d’une bonne qualité de justesse, handicapée cependant par une erreur de fidélité importante. Leur emploi apparaît donc complémentaire de celui des descripteurs taxonomiques, particulièrement dans les comparaisons inter-sites. Les descripteurs de biomasse sont d’un usage délicat en raison de leur grande sensibilité, notamment dans les plans d’eau soumis à des déversements de poissons de grande taille (carpe, brochet, sandre). Par ailleurs, ils n°cessitent le plus souvent l’emploi de modèles de conversion (CPUE ou échocomptages convertis en densité volumique ou surfacique) dont la validation reste à faire. Ce travail’a montré les dangers d’utilisation d’un type unique de descripteurs, il cite en perspective quelques exemples de couplages de descripteurs aux qualités complémentaires. Cette utilisation conjointe de plusieurs types de descripteurs piscicoles permet d’abaisser l’importance de l’erreur de mesure dans la variabilité totale. Cela permet, en conséquence, d’augmenter la part de la variabilité explicable par les facteurs environnementaux et anthropiques. L’extension de ces couplages de descripteurs à un jeu de données piscicoles nationales est donc la perspective prometteuse de recherche finalisée de l’UR RIMO, en vue de construire les métriques piscicoles nécessaires pour la détermination de « l’état écologique » du compartiment ichtyofaune des plans d’eau, tel que le demande la DCEE.

  • Genre de document : Rapport
  • Type de document : À préciser

  • Auteur principal : CADIC N.
  • Date de publication : 1 janvier 2002