Trames Vertes et Bleues – un outil pour reconnecter nature, eau et territoire


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L’ANEB organisait avec la FédéSCoT, un webinaire intitulé “Cycle de l’eau, territoire et reconquête de biodiversité : regards croisés et leviers d’action

La première séquence de la Table Ronde était dédiée aux “Trames, outils d’interface entre monde de l’aménagement et monde de l’eau”. Les principaux éléments des présentations et échanges sont repris dans cette page.


Les enjeux eau et aménagement

Les trames constituent un outil central pour articuler eau, biodiversité et aménagement, mais leur utilisation reste hétérogène selon les territoires.
Du côté des bassins versants, l’approche vise une lecture fonctionnelle du territoire : comprendre les relations entre sols, ruissellement, zones humides, corridors et habitats, pour alimenter les politiques GEMAPI et guider l’urbanisme. On constate une représentation souvent trop “figée”, se focalisant uniquement sur des espaces “réservoirs” d’une biodiversité remarquable, sans prendre en compte l’aspect dynamique, des flux du vivant, et de l’eau.

Des expériences inspirantes

>> Le SIARJA illustre ainsi une stratégie intégrée, mobilisant les trames verte, bleue, turquoise et brune pour décrire les dynamiques du bassin et soutenir la planification.

Du côté des SCoT, l’usage des trames pose la question de l’échelle, de la prise en compte de la biodiversité “ordinaire” et des modalités de traduction réglementaire.

>> Certains territoires (Grand Pau) s’éloignent d’une lecture « réservoirs/corridors » trop restrictive et optent pour des espaces fonctionnels plus étendus, permettant d’intégrer les continuités diffuses et de mieux agir en termes de restauration écologique. D’autres (Bergeracois) combinent approche habitats remarquables et écologie du paysage pour refléter le fonctionnement réel du territoire.

Les trames ne doivent pas être vues comme des « zonages figés », mais comme un cadre d’analyse permettant d’articuler enjeux hydrologiques, écologiques et fonciers. Leur force réside dans leur capacité à créer un langage commun entre SCoT, SAGE, EPTB, PLUi et gestionnaires de l’eau.


>> Les trames ne doivent pas rester un simple zonage écologique : ce sont des outils pour comprendre le fonctionnement hydrologique et écologique du territoire.
>> Leur efficacité dépend de l’échelle, de la qualité de la donnée et de la capacité à mobiliser les acteurs.
>> L’avenir est à des trames élargies et fonctionnelles : trame turquoise (zones humides), trame brune (sols), espaces fonctionnels, restauration écologique.


Pour en savoir plus

Les trames vertes et bleues constituent un outil national visant à préserver et reconnecter les milieux naturels en identifiant les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques qui permettent aux espèces de se déplacer.
À ces trames initiales s’ajoutent aujourd’hui des approches plus fines : la trame turquoise, centrée sur les zones humides, mares et milieux d’interface entre eau et terre, et la trame brune, qui met en valeur le rôle essentiel des sols vivants dans l’infiltration, le stockage de l’eau, le carbone et la continuité écologique.


Ensemble, ces trames offrent une lecture plus complète du fonctionnement écologique et hydrologique des territoires, indispensable pour guider l’aménagement et renforcer la résilience face au changement climatique.

>> Retour d’expérience du SIARJA

L’expérience du SIARJA illustre cette évolution : en mobilisant non seulement la trame verte et la trame bleue, mais aussi une trame turquoise (zones humides, mares) et une trame brune (sols vivants), le syndicat reconnecte les enjeux de biodiversité avec ceux du ruissellement, de l’infiltration et de la gestion des risques. Cette approche permet de raisonner à l’échelle du bassin versant et de traduire plus finement les besoins du territoire dans les SCoT et PLUi.

>> Retour d’Expérience du SCoT du Grand Pau

D’autres territoires, comme le SCoT du Grand Pau, ont montré l’intérêt de travailler sur des espaces fonctionnels, vastes zones tampons qui dépassent les corridors classiquement identifiés. Cette méthode permet d’intégrer la biodiversité ordinaire, souvent oubliée, et d’associer des règles plus robustes de préservation et de restauration.

L’approche du SCoT du Grand Pau sur les trames vertes et bleues (TVB) en intégrant une approche de biodiversité ordinaire.

  • Les approches traditionnelles se concentrent souvent sur les habitats les plus remarquables et fonctionnels, mais nous avons élargi cette vision.
  • Nous avons créé des espaces fonctionnels, des espaces tampons autour des réservoirs de biodiversité pour :
    • Favoriser la dispersion des espèces,
    • Protéger les habitats ordinaires moins remarquables,
    • Intégrer les corridors écologiques plus éloignés.

Cette approche s’accompagne d’un principe de précaution : pour tout projet dans ces ensembles écologiques, le SCoT évalue les impacts sur la continuité écologique et vise à restaurer les ensembles dégradés, qu’il s’agisse de coteaux, de plaines agricoles ou de bocages, afin d’améliorer la qualité globale du territoire et pas seulement des réservoirs isolés.


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