En Lorraine, environ 7000 ha d’étangs sont exploités pour la production piscicole. Ces étangs sont principalement des étangs de barrage construits en fond de vallée par aménagement d’une digue en travers d’un cours d’eau. Bien que généralement localisés en têtes de bassins versants hydrographiques, ces étangs comme la grande majorité des milieux aquatiques, peuvent être exposés aux micropolluants dorigine atmosphérique et agricole.
Le présent travail’a été consacré à la compréhension des mécanismes de transfert des micropolluants dans les étangs en mettant l’accent sur trois questions : (1) évaluer l’ampleur de la contamination métallique des étangs ; (2) évaluer l’influence des étangs sur les concentrations, le risque de toxicité et les flux de pesticides ; (3) évaluer l’importance relative des voies de transfert des PCB vers le poisson.
(1) Un ensemble de sites (étangs et leurs bassins versants) (n=45) considérés comme représentatifs du contexte lorrain a été sélectionné, caractérisé (géologie, surface de l’étang et du bassin versant, occupation du sol) et la contamination métallique du compartiment sédimentaire a été évalué. Les enrichissements calculés soulignent des contaminations généralement faibles à modérés à l’exception des étangs localisés dans la Vôge et de deux étangs localisés dans la Woëvre. Cet enrichissement est plus prononcé pour le Cd et semble être lié à la richesse du sédiment en matière organique et carbonates (perte au feu). Aucune relation n’a pu cependant être établie entre enchissement en Cd, Cu ou Zn et occupation des sols sur les bassins versants.
(2) Les concentrations d’une centaine de pesticides ont été mesurées deux fois par mois entre mars 2013 et mars 2014 en amont et en aval de trois étangs de barrage lorrains (FP0, FP1 et FP2) tandis que le débit était évalué en continu. Dans les cours d’eau de têtes de bassins versants sur lesquels s’inscrivent ces trois étangs de barrage, les concentrations les plus élevées étaient généralement réduites de plus de 90% entre l’amont et l’aval de l’étang. Les concentrations mesurées dans les cours d’eau étudiés ont été comparées avec des données de toxicité obtenues au laboratoire pour des organismes standards (algues, invertébrés, poissons) en suivant la méthode de l’unité toxique. Le risque de toxicité élevé était atténué en aval des étangs. Lorsqu’on considère les flux de pesticides, les résultats obtenus suggèrent que, selon les substances considérées, les charges en pesticides sont réduites de 10 à 100% entre l’amont et l’aval de l’étang.
(3) Le transfert par voie orale de Polychlorobiphényles (PCB 138, 153, 180), depuis un sédiment contaminé où ils étaient accumulés, vers un poisson benthique (la carpe), a été étudié par la méthode de la biodisponibilité relative. Les résultats montrent que le sédiment contaminé n’a pas d’impact sur la biodisponibilité orale des trois congénères de PCB chez la carpe commune. l”effet géosorbant du sédiment, qui explique son rôle de réservoir environnemental de PCB, paraît insuffisant dans les conditions du tractus digestif de la carpe commune, pour éviter un transfert vers le poisson.
- Genre de document : Rapport
- Type de document : À préciser
- Auteur principal : GAILLARD Juliette
- Editeur : Université de Lorraine
- Année de publication : décembre 2014