
L’ANEB organisait avec la FédéSCoT, un webinaire intitulé “Cycle de l’eau, territoire et reconquête de biodiversité : regards croisés et leviers d’action“
La deuxième séquence de la Table Ronde était dédiée au sujet “Sols vivants, eau en mouvement : construire des territoires plus résilients“. Les principaux éléments des présentations et échanges sont repris dans cette page.
Les enjeux eau et aménagement
Des sols vivants et fonctionnels sont indispensables au grand cycle de l’eau, car ils conditionnent l’infiltration, le stockage et la régulation des ruissellements. Leur qualité écologique influence directement la disponibilité de la ressource, la limitation des inondations et la résilience face au changement climatique.
L’aménagement du territoire a des impacts sur l’infiltration et la circulation de l’eau : l’imperméabilisation des sols, la rectification des cours d’eau ou de mauvaises pratiques agricoles accroissent le risque d’inondation et la sévérité des étiages. La conservation d’un espace de liberté pour la rivière, la préservation des zones humides, la limitation de l’urbanisation ou le maintien de couverts végétaux sont autant solutions à mettre en œuvre sur l’ensemble du bassin versant.
Dans l’aménagement, préserver et restaurer ces sols — notamment via la sobriété foncière, le bocage ou les têtes de bassin — devient ainsi un levier majeur de gestion durable de l’eau.
A l’occasion du Webinaire ” Cycle de l’eau, territoire et reconquête de biodiversité : regards croisés et leviers d’action”, Stella Gass, directrice de la FédéSCot rappelait que la planification doit mieux prendre en compte les espaces non bâtis, car ce sont eux qui assurent les fonctions essentielles de régulation hydrologique.
Les sols constituent la zone de contact décisive entre les décisions d’aménagement et la gestion concrète de la ressource en eau.
Des expériences inspirantes
>> REx SIARJA
Le SIARJA aborde la question des sols comme un élément central du fonctionnement du bassin versant, notamment à travers la trame brune, liée aux phénomènes de ruissellement et à la capacité des sols à infiltrer l’eau. Leur travail consiste à identifier les axes de ruissellement, les zones d’aléas et les secteurs où les sols sont dégradés, afin de mieux comprendre les chemins de l’eau avant qu’elle n’atteigne les cours d’eau. En s’appuyant sur un important porter à connaissance (zones humides, mares, risques, TVB), le SIARJA vise à sensibiliser les collectivités et à les accompagner pour intégrer la fonctionnalité des sols dans les documents d’urbanisme. Leur objectif est d’obtenir un bassin versant doté de sols vivants, capables de jouer pleinement leur rôle dans le climat, le cycle de l’eau et la biodiversité.
(voir la présentation du SIARJA au webinaire)
>> SCoT du Grand Pau
Le SCoT du Grand Pau travaille la question des sols en s’attaquant directement au problème de l’érosion, identifiée comme un enjeu majeur du territoire. Leur démarche consiste à cartographier les secteurs les plus vulnérables, à analyser les dynamiques de ruissellement et à intégrer ces résultats dans la planification. Cette connaissance fine a permis de définir des secteurs prioritaires d’intervention, ainsi que des plans de gestion du ruissellement dont la finalisation est prévue début 2026. Le SCoT mobilise ainsi la planification pour orienter les actions de terrain (aménagements anti-ruissellement, renaturation, gestion des sols agricoles) et renforcer la résilience du territoire face aux phénomènes d’érosion.
>> REx SCoT Avord-Bourges-Vierzon
Le SCoT ABV aborde la question des sols comme un levier essentiel de gestion du cycle de l’eau, en cherchant à préserver leur fonction d’infiltration, leur perméabilité et leur rôle dans la réduction des ruissellements. Cette approche s’inscrit dans la trajectoire de sobriété foncière et dans une protection renforcée des milieux humides, des têtes de bassin et des zones d’expansion de crues.
Exemple 1 – Protection stricte des zones humides et des ZEC
Le SCoT impose un principe d’évitement prioritaire de ces secteurs, car ils assurent l’absorption naturelle de l’eau, la recharge des nappes et la limitation des crues. Leur préservation permet de maintenir des sols vivants et fonctionnels.
Exemple 2 – Gestion intégrée des eaux pluviales avec infiltration à la parcelle
Dans tout projet d’aménagement, le SCoT enjoint à gérer les eaux pluviales par infiltration directe dans le sol, afin de restaurer les circuits naturels de percolation, réduire les ruissellements et limiter la pression sur les réseaux et les milieux.
Ces actions traduisent la volonté du SCoT ABV de faire des sols un vecteur opérationnel de la gestion durable de l’eau.
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