Réseau Mares du SIARJA – un levier pour restaurer la trame humide et la biodiversité du bassin de la Juine

Le Réseau Mares du SIARJA s’inscrit dans une politique globale de gestion intégrée de l’eau, des milieux aquatiques, et des zones humides. Le SIARJA considère les mares non comme des éléments isolés, mais comme des briques d’un réseau écologique de milieux humides- ce qu’il nomme la « trame turquoise », complémentaire à la trame bleue (cours d’eau), verte (boisements, haies) et brune (sols).

À travers ce réseau, le SIARJA recense les mares existantes, évalue leur état, cartographie leur répartition, et mène des actions de restauration ou de création quand cela est pertinent. Des partenariats avec des collectivités, des associations, voire des acteurs agricoles sont mobilisés pour entretenir ces mares, notamment via des mesures agro-écologiques (MAEC) lorsqu’elles sont situées sur des terres agricoles.

Le SIARJA, syndicat en charge de la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI) du bassin versant de la Juine, a structuré depuis quelques années un « Réseau Mares » pour recenser, restaurer et pérenniser les mares ainsi que pour en créer de nouvelles. Cette démarche renforce la trame turquoise – interface entre la trame aquatique et la trame verte, améliore la résilience face au climat et favorise la biodiversité.

  • Au cours du contrat 2020–2024, une vingtaine de mares ont été créées ou restaurées.
  • Le Réseau Mares regroupe l’ensemble des données mares : fiches mares, inventaires, localisation, état…

Contexte

En deux mots : biodiversité et régulation du cycle de l’eau.

Depuis plusieurs décennies, de nombreuses mares ont disparu ou se sont dégradées en France, ce qui provoque une perte importante d’habitats pour les amphibiens, les invertébrés, et d’autres espèces liées aux zones humides.

Dans le contexte du bassin de la Juine – marqué par des pressions agricoles, des ruissellements, des risques d’inondation ou d’étiages sévères, aggravés par le dérèglement climatique – maintenir et restaurer un réseau de mares fonctionnel représente un enjeu territorial fort. Le SIARJA entend ainsi contribuer à la résilience hydrologique, à la préservation de la biodiversité, et à la continuité écologique du territoire.

–          Lien stratégie / planification / programmation bassin

Le Réseau Mares s’est inscrit dans le Contrat de Territoire Eau, Climat et Trame verte et bleue 2020–2024 porté par le SIARJA et se poursuit à l’occasion de la prochaine contractualisation 2026-2030. Par ailleurs, la démarche s’appuie sur l’approche « trames » du SIARJA, qui intègre l’eau, les sols, la biodiversité et l’aménagement dans une vision cohérente.

Cette intégration vise à ce que les enjeux liés aux mares (biodiversité, gestion de l’eau, adaptation au climat) soient pris en compte dans les documents de planification (SCoT, PLU), ainsi que dans la mise en œuvre de la compétence GEMAPI.

–          Plus-value du portage par un syndicat de bassin

Porter ce projet par un syndicat de bassin comme le SIARJA offre une vision globale et cohérente du territoire – non fragmentée par les limites communales ou foncières. Cela permet d’optimiser les interventions : connecter des mares entre elles, hiérarchiser les priorités, agir où le bénéfice écologique ou hydrologique est le plus fort.

De plus, en tant que structure compétente pour la gestion de l’eau (milieux aquatiques et humides, inondations, aménagement du bassin), le SIARJA peut intégrer les mares dans une stratégie globale : continuité écologique, gestion des crues, soutien d’étiage, adaptation au changement climatique – ce qui serait plus difficile pour des acteurs isolés.

Déroulé et gouvernance

Le projet a été conçu à l’issue d’un diagnostic global du bassin et d’une cartographie des trames écologiques conduite par le SIARJA suivant une approche innovante développée par TerrOïko.
Un atlas des réseaux écologiques a été établi, incluant les mares recensées comme « réservoirs de biodiversité ».

Le SIARJA a également collaboré à un second programme de recherche, le projet INTERFACE piloté par le CNRS, sur la connectivité de la trame turquoise.

La gouvernance repose sur le comité syndical du SIARJA (délégués désignés par les EPCI membres pour chaque commune), qui valide les décisions, budgets et travaux. Le SIARJA collabore avec des collectivités, des associations de protection de la nature (par exemple porteuses de programmes de recherche-action comme la SPNP), les services de l’État, et les acteurs agricoles selon les contextes des mares – afin d’assurer restauration ou créationentretien et suivi écologique.

Résultats & impacts

Concrètement, le Réseau Mares a permis la création ou la restauration d’une vingtaine de mares sur le territoire du SIARJA depuis le début du contrat en cours.
Ces mares, une fois fonctionnelles, contribuent à la biodiversité – en particulier pour les amphibiens et autres espèces inféodées aux milieux humides – et renforcent la trame turquoise, essentielle pour la connectivité écologique.

En outre, elles participent à la régulation du cycle de l’eau : stockage des eaux pluviales, soutien d’étiage, lutte contre les îlots de chaleur, atténuation des ruissellements et des inondations.

À terme, ce dispositif améliore la résilience du territoire face au changement climatique – en réaffirmant les zones humides comme des infrastructures naturelles pour la gestion de l’eau et la biodiversité.

Enseignements

Le Réseau Mares du SIARJA illustre concrètement la valeur d’une gestion intégrée à l’échelle d’un bassin versant : mares, cours d’eau, zones humides, sols et biodiversité sont traités comme un tout cohérent. C’est une approche moderne et tournée vers l’avenir, qui conjugue enjeux écologiques, hydrologiques et climatiques.

Cela montre aussi qu’une structure intercommunale peut être force de proposition et d’action pour des milieux fragiles : la coordination, le recul territorial, et la compétence GEMAPI donnent un cadre favorable à des projets durables.

Ce travail peut servir de modèle pour d’autres bassins : préserver ou recréer un réseau de mares est un levier peu coûteux mais efficace pour la biodiversité, la gestion de l’eau, et l’adaptation au climat.

Pour en savoir plus :

Siarja

Réseau Mares du SIARJA – un levier pour restaurer la trame humide et la biodiversité du bassin de la Juine