“Préserver l’eau, on s’y met tous” – une démarche de l’EPTB Cèze

Co‑construire l’adaptation des usages au changement climatique sur le bassin de la Cèze 

Le bassin de la Cèze connaît un déficit hydrique annuel de 1,29 million m³, aggravé par des sécheresses récurrentes et le réchauffement climatique (+1,7 °C depuis 1958, jusqu’à +4 °C d’ici 2100).

Pour y répondre, le Syndicat ABCèze a lancé en 2023‑2024 la démarche participative « Préserver l’eau on s’y met tous », visant à :

  • Mobiliser et concerter avec tous les usagers (habitants, agriculteurs, collectivités, industriels, associations)
  • Sensibiliser la population et les touristes sur l’économie d’eau et les impacts du changement climatique
  • Accompagner les habitants et les collectivités dans l’adoption de solutions hydro‑économes et la mise en place de récupérateurs d’eau.

La démarche a permis de :

  • Partager un diagnostic climatique et hydrologique du bassin
  • Projeter les usages futurs de l’eau dans un contexte de réchauffement
  • Co‑construire des actions concrètes : stockage et infiltration de l’eau, économies d’eau, sensibilisation, pratiques culturales adaptées.

Bénéfices : meilleure connaissance du territoire, mobilisation collective, actions concrètes proposées, renforcement de la résilience du bassin face aux sécheresses et aux tensions sur la ressource.

Ces résultats permettront de nourrir le PGRE, en place depuis 2018 sur la Cèze sur le volet réduction des prélèvements d’eau et des actions à mettre en œuvre lors de sa prochaine réactualisation. 

Le bassin de la Cèze affiche un déficit annuel estimé à 1,29 million m³ et des débits d’été projetés en forte baisse. Face à ces enjeux, l’EPTB ABCèze a lancé une démarche concertée pour adapter les usages de l’eau, sensibiliser la population et définir des actions concrètes avec toutes les parties prenantes.

  • Climat du Gard : + 1.7° entre 1958 et 2018, + 1.5° en 2050 et + 3° en 2100 (température moyenne annuelle)
  • Baisse des débits de la Cèze (en été) : – 30 % en 2050 et – 50% en 2100
  • Concertation : 100 participants usagers de l’eau sur 2 séries de 3 ateliers

Enjeux

Le bassin de la Cèze connaît actuellement un déficit hydrique moyen de 1,29 million de m³ par an, insuffisant pour répondre aux besoins des usagers et de la faune et flore aquatiques. Ce bassin est régulièrement touché par des sécheresses longues et récurrentes.

Le réchauffement climatique accentue cette situation :

  • Entre 1958 et 2018, la température dans le Gard a augmenté de 1,7°C.
  • Selon l’étude Eau et Climat 3.0 du département du Gard, la température pourrait augmenter de 4°C d’ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas limitées.

Comprendre ces enjeux est essentiel pour anticiper les besoins en eau et protéger les milieux aquatiques et les usages humains.

Déroulé

Pour répondre à ces défis, le Syndicat ABCèze a mis en place une démarche participative structurée autour de la concertation, de la sensibilisation et de l’accompagnement des usager, intitulée « Préserver l’eau, on s’y met tous »

Cette organisation vise à impliquer tous les acteurs du territoire dans la co‑construction de solutions durables. Elle s’articule autour des objectifs suivants :

  1. Concertation : Impliquer tous les usagers de l’eau dans la réflexion sur l’adaptation au changement climatique.
  2. Sensibilisation : Informer habitants et touristes sur les impacts du changement climatique et la nécessité d’économiser l’eau.
  3. Accompagnement : Permettre aux habitants d’acquérir à prix réduit du matériel hydro-économe et des récupérateurs d’eau, et d’exprimer leurs pratiques et besoins.

Résultats et impacts

La démarche a permis de dresser un diagnostic partagé, de mobiliser les usagers et de définir des actions concrètes pour économiser l’eau, adapter les pratiques et renforcer la résilience du bassin face aux sécheresses et au changement climatique. 

>> Diagnostic partagé : le territoire dispose désormais d’un état des lieux du climat, des débits, des usages de l’eau et des tensions sur le bassin.

>> Mobilisation des usagers : l’approche participative a permis une mise autour de la table des acteurs jusqu’alors peu associés (associations, tourisme, industrie).

>> Production de propositions d’actions :

  • Stockage, rétention, infiltration de l’eau
  • Économies d’eau
  • Sensibilisation des habitants et usagers
  • Adaptation des pratiques culturales et des usages collectifs.

>> Pour les collectivités et particuliers : initiation d’équipements hydro‑économes, récupération d’eau de pluie, diagnostics de consommation. Sept communes du bassin ont réalisé une étude de diagnostic de leur consommation en eau avec la mise en place de travaux d’économies d’eau.

À terme, ces actions renforcent la résilience du bassin : capacité accrue à faire face aux sécheresses, meilleure gestion des ressources, mobilisation collective.Le point de vigilance : malgré la concertation, la démarche ne s’est pas encore traduite par un plan d’action formalisé indépendant — ce plan sera intégré à la révision révision du PGRE par la mise en place par l’EPTB d’un PTGE.

Enseignements

La démarche participative sur le bassin de la Cèze a permis de capitaliser plusieurs enseignements clés pour la gestion de l’eau dans un contexte de changement climatique : 

  1. La concertation est efficace : impliquer l’ensemble des usagers, y compris ceux moins directement concernés (tourisme, industries, associations), favorise l’adhésion et la co‑construction de solutions adaptées.
  2. La sensibilisation est indispensable : les habitants et usagers réagissent positivement aux actions concrètes et aux informations claires sur l’état de la ressource et les gestes économes.
  3. L’accompagnement matériel et financier facilite l’action : le prêt ou la subvention de matériels hydro‑économes et de récupérateurs d’eau accélère l’adoption de bonnes pratiques.
  4. Les diagnostics partagés renforcent la résilience : disposer d’un état des lieux précis des usages, des débits et des projections climatiques permet de prioriser les actions et de mieux anticiper les tensions futures.

L’intégration dans le cadre réglementaire est essentielle : les propositions et actions co‑construites doivent ensuite être intégrées dans le PGRE pour assurer un suivi et une pérennité sur le long terme.

Pour en savoir plus :


En images
L'eau en partage

“Préserver l’eau, on s’y met tous” – une démarche de l’EPTB Cèze